L’École nationale d’administration d’Égypte (ENAE) [ar]

Le projet de soutenir une école pour les hauts fonctionnaires égyptiens, l’École Nationale d’Administration Égyptienne (l’ENAE), s’inscrit dans une longue tradition de coopération administrative entre la France et l’Égypte. Les fonctionnaires égyptiens participent de longue date, sur financement du service de coopération de l’Ambassade de France en Égypte, aux formations offertes par l’ENA française, que ce soient les cycles de longue durée, quasiment identiques à celui des élèves français, ou les programmes internationaux courts, d’une durée d’une à deux semaines.

La volonté du Président égyptien, M. Abdel Fatah El Sissi, de moderniser l’administration égyptienne et de s’appuyer sur des cadres de haut niveau s’est traduit par la création de la National Training Academy (NTA) en août 2017, l’entité responsable pour la formation, la formation continue et la qualification des fonctionnaires. La France a souhaité accompagner l’Égypte dans cet effort et cette projection.

Le 24 octobre 2017, à l’occasion de la visite du Président égyptien en France, une déclaration a été signée au Quai d’Orsay appelant au renforcement de la coopération des cadres dirigeants dans l’administration égyptienne et l’implication de l’ENA dans ce projet. Le Président égyptien a par ailleurs reçu personnellement le directeur de l’ENA en février 2018.

Quelques visites de travail pour découvrir le fonctionnement de l’ENA en France ont contribué à cimenter les attentes égyptiennes. Depuis septembre 2018, le directeur adjoint des relations internationales de l’ENA est détaché au Caire comme expert résident pour travailler à la préfiguration du projet, qui sera financé pour partie sur financement égyptien, pour partie sur financement européen, pour partie sur financement français (fonds de solidarité pour les projets innovants, FSPI, du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères).

Le fonctionnement pour l’ENAE est le suivant :

• Un cycle préparatoire de six mois, pour environ 300 jeunes fonctionnaires (et à terme, pour des candidats issus du secteur privé et de jeunes diplômés). Cette préformation permettrait aux candidats de se mettre à niveau par rapport aux exigences du concours de l’ENA d’Égypte. A noter qu’un très fort travail d’encouragement des femmes à postuler sera mis en œuvre.
• Une formation initiale, à l’issue d’un concours respectant des conditions strictes de transparence et d’objectivité de la sélection. Les cent à cent-vingt meilleurs candidats seraient admis pour une scolarité de 12 mois : 6 mois de formation, 6 mois de stage dans des administrations dans toute l’Égypte.

Les deux phases de la formation (cycle préparatoire et formation à l’ENAE) prévoient un enseignement complet : management, droit, finances publiques et relations internationales. 80 heures d’enseignement du français seront assurées par l’Institut français d’Égypte. Et des enseignements d’ouverture seront également offerts (culture, etc.).

Cette formation doit permettre d’assurer le renforcement des capacités de l’administration égyptienne, avec l’objectif d’affecter les candidats, en lien avec l’administration chargée de la fonction publique, dans des postes à responsabilité, dans des gouvernorats (secrétariat général) et les administrations centrales.

L’ENA d’Égypte devrait démarrer ses activités dans le courant de l’année 2019.