Lettre économique d’Egypte : n°90 - novembre 2018

L’éditorial de Jérôme Baconin, conseiller économique de l’ambassade de France en Égypte :

Chers amis lecteurs,

Ce mois-ci, l’actualité du service économique a été dominée par l’organisation de la visite du MEDEF et du Forum franco-égyptien de la santé. Ce n’est pas que l’organisation de ces événements ait en soit été un défi particulier à relever, c’est en fait parce que pour la première fois nous avons pu exposer publiquement à nos amis égyptiens que la santé était un secteur d’excellence pour nos entreprises, avec plusieurs de ses fleurons déjà installés en Égypte. Investir et produire, servir le marché égyptien et exporter, devenir des partenaires de l’Egypte dans un moment clé de son histoire : la réforme du secteur de la santé. La France veut être de cette partie. Nous avons conscience que se joue un événement historique pour l’Egypte avec la réforme de l’assurance maladie universelle, la réforme pharmaceutique et la modernisation du secteur hospitalier. Le Président Al Sissi a fait de la santé l’une des priorités de son second mandat : la France veut accompagner l’Egypte dans la mise en oeuvre de cette priorité. Mais accompagner l’Egypte, ce n’est pas seulement déployer des programmes de coopération utiles et nécessaires, c’est aussi faire de nos entreprises des acteurs de ces changements en leur permettant de développer leurs productions, d’apporter l’innovation dont le pays a besoin dans ce secteur, et devenir elles-aussi des partenaires des autorités égyptiennes et pas seulement des fournisseurs. Les médias égyptiens ont largement fait part de ce moment Français dans la santé : à nous de ne pas décevoir l’Egypte et de maintenir la flamme allumée.

Un autre sujet a dominé l’actualité économique : le FMI a achevé fin octobre sa quatrième revue du programme. Il constate l’amélioration continue de la situation macroéconomique du pays, grâce aux efforts de réformes du gouvernement. La consolidation budgétaire en cours depuis plus de deux ans a permis de dégager pour la première fois un excédent primaire. Les réformes structurelles mises en place ont permis à l’Egypte d’échapper à la crise des émergents. Pour autant, tout n’est pas fini, et un long chemin reste à parcourir pour transformer la stabilisation macroéconomique en résultats économiques durables : les récents classements de l’Égypte (Doing Business et compétitivité) nous rappellent que si une amélioration est désormais visible, le pays est encore loin dans les classements. L’effort de réformes pour améliorer l’attractivité du pays doit être maintenu. C’est bien d’ailleurs le sens des conclusions du FMI qui insiste sur les réformes encore nécessaires pour affirmer la place du secteur privé dans l’économie.

Bonne lecture,

Jérôme Baconin
Chef du Service Economique

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Lettreéconomique d’Egypte n°90 - Novembre 2018 .

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