La lettre économique d’Egypte n°100 - Septembre 2019
L’éditorial de Jérôme Baconin, conseiller économique de l’ambassade de France en Égypte :
- La lettre économique d’Egypte n°100 - septembre 2019
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Bonjour à tous nos lecteurs,
Permettez-moi de commencer ce nouveau numéro de notre Lettre économique d’Égypte par une pensée pour le Président de la République Jacques Chirac décédé le 26 septembre 2019 à l’âge de 86 ans. Il avait exercé la mandature suprême à deux reprises de 1995 à 2002 puis de 2002 à 2007. Pendant plus de 40 années, il a été un personnage incontournable du paysage politique français, marquant durablement les esprits. Il ne s’agit pas ici de dresser un bilan mais de rendre hommage à celui qui a incarné la France pendant si longtemps. Toutefois, étant en Égypte nous retiendrons deux événements particuliers qui ont eu un retentissement international durable, tout particulièrement dans les pays arabes, car Jacques Chirac a été un grand ami du monde arabe. C’est d’abord en 1997 sa visite mouvementée à Jérusalem-Est, et c’est en 2003 son opposition ferme à la seconde guerre d’Irak. Je pense que tous se souviennent de ces deux événements et du rôle de Jacques Chirac. Dans le cadre de l’hommage national qui lui a été rendu, ce numéro de la LEE porte donc un crêpe noir.
Revenant à l’actualité égyptienne, la lettre de septembre vous présente en détail le budget de l’année fiscale 2019-2020 entrée en vigueur le 1er juillet. Ce budget qualifié par le Ministre des finances lui-même de « plus grand budget de l’histoire de l’Égypte » s’inscrit dans la continuité du programme de consolidation des finances publiques entrepris par le pays depuis maintenant trois ans : réduction du déficit public, diminution des subventions, maitrise de l’endettement public. Ce dernier point est d’ailleurs la priorité affichée par le ministre, avec la mise en place début 2019 d’un comité de la dette destiné à donner son approbation préalable à tout endettement nouveau. L’autre priorité de ce budget porte sur les secteurs sociaux : la santé (budget en hausse de 14%) et l’éducation (+21%). Mais au-delà de cette augmentation en valeur absolue, la réalité est plus contrastée : les investissements publics dans ces deux secteurs restent encore marginaux, et surtout, leurs parts relatives rapportées au PIB sont même en baisse : ainsi pour les dépenses de santé, on passe de 1,6% du PIB à 1,2%, et pour l’éducation la baisse en part relative est même plus importante passant de 3,6% du PIB à 2,1%. Le chemin à parcourir reste donc long, alors que la population ne cesse d’augmenter.
Pour sortir des arides sujets budgétaires, nous vous proposons une promenade dans le désert pour faire le point sur le programme des villes nouvelles en cours de développement, car si l’attention est souvent focalisée sur la Nouvelle Capitale Administrative, il y a aussi 13 autres villes en construction. Nous nous intéresserons particulièrement à la ville de New Beni Suef où s’est rendu récemment le service économique. Je vous laisse découvrir ces impressions de voyage et les opportunités que l’on peut identifier.
Enfin, le Parlement reprend ses activités pour ce qui sera sa dernière session avant les prochaines élections. Merci à Frédérique Léger, CCEF, pour l’éclairage qu’elle nous donne sur le programme législatif économique de cette dernière session du Parlement.
Bonne lecture à tous.
Jérôme Baconin
Chef du Service Économique
Téléchargez le numéro 100 (Septembre 2019) de la Lettre économique d’Égypte :
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