La situation économique égyptienne

Pays arabe le plus peuplé avec 96,3 M d’habitants début 2018, l’Égypte fait face à un défi démographique majeur. La population du pays atteindra ainsi 150 M d’habitants d’ici à 2050 (ONU). L’accroissement rapide de la population ces dernières décennies pèse déjà sur l’économie et les ressources du pays et les derniers « baby-booms » pourraient accentuer ce phénomène. 96% de la population est concentrée sur 8% du territoire, principalement dans la vallée du Nil et le Delta et 43% de la population vit en ville.

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Le PIB de l’Égypte, le deuxième d’Afrique, était de 231 milliards de dollars en 2017. L’économie dépend des secteurs tertiaire et secondaire qui représentent respectivement 55% et 21% du PIB. Les principales activités sont les industries manufacturières et extractives, l’agriculture, le commerce, les services et la construction. De plus, la consommation domestique joue un rôle économique majeur.
Le taux de croissance moyen sur les dix dernières années s’est maintenu autour de 5%, néanmoins celui-ci reste en deçà de son potentiel estimé entre 6 et 7%.
Le secteur informel représenterait 40% de PIB supplémentaire et 40% de l’emploi total. La formalisation de l’économie est ainsi une priorité du gouvernement. Une loi est d’ailleurs en préparation afin d’encourager les PME à entrer dans l’économie formelle.

A la suite de la modernisation de son économie au milieu des années 2000, l’Égypte a connu des taux de croissance record (7% entre 2005 et 2008). Toutefois, l’instabilité consécutive à la révolution de janvier 2011 a durablement affaibli l’économie égyptienne, jusqu’en 2016, par le creusement des déficits interne et externe. Sur le plan externe, la situation extérieure de l’Égypte s’est dégradée et si la Banque Centrale a pu puiser dans ses réserves de change pour tenter de défendre la parité fixe de la Livre égyptienne au dollar, elle n’a pu empêcher l’émergence d’un marché noir ni garantir la disponibilité des devises nécessaires au bon fonctionnement de l’économie.

Avec très peu de marge de manœuvre, l’Égypte a engagé en novembre 2016 un plan de réformes dans le cadre d’un programme d’appui financier de 12 Mds USD du Fonds monétaire international. Sur le plan interne, les autorités ont pris des mesures de contrôle des dépenses de salaires et de réduction des subventions de l’État dans de nombreux domaines (électricité, eau, carburants). Elles ont également visé une hausse des recettes fiscales, notamment par la mise en place d’une TVA de 14%. Sur le plan externe, l’Égypte a procédé à l’abandon de la parité EGP/USD et à la libéralisation totale du marché des changes et mobilisé les ressources nécessaires à la couverture de ses besoins de financement, notamment par un retour sur le marché de la dette.

Les réformes engagées ont permis d’engager la consolidation budgétaire. Le déficit a été réduit à 10,9% du PIB en 2016/2017 et devrait atteindre 10,2% du PIB en 2017/18. La libéralisation du système de change a eu pour effet la disparition du marché parallèle, la stabilisation du taux de change autour de 17,7 EGP pour 1 USD et la reconstitution de réserves de devises étrangères. Cette évolution a permis à la Banque centrale de lever progressivement les mesures de contrôle des changes qui pesaient notamment sur l’importation de produits dits « non essentiels ». Les entreprises n’ont donc plus de difficultés à accéder aux devises nécessaires à leurs
opérations courantes, y compris les remontées de dividendes.

Le gouvernement a lancé une série de grands projets d’infrastructures dont les plus emblématiques sont le doublement du canal de Suez, le développement de la région économique attenante et la construction d’une nouvelle capitale administrative.

Pour plus d’informations :

La page Égypte de Business France

Dernière modification : 16/10/2018

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