Intervention de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, à l’AGNU [ar]

Monsieur le Président de l’Assemblée générale,
Monsieur le Secrétaire général adjoint des Nations unies,
Mesdames et messieurs les chefs d’État et de Gouvernement,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les ambassadeurs,
Chers collègues,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour réaffirmer notre attachement à un multilatéralisme ambitieux, efficace et représentatif pour affronter les défis de demain. Vous êtes nombreux à vouloir faire avancer notre système multilatéral, un système fondé sur le respect des règles de droit et de principes clairs établis après la Seconde Guerre Mondiale, sur le respect de la Charte des Nations Unies, un système basé sur la coopération entre les Nations, le développement durable pour tous et la solidarité entre les pays.

Un système qui doit aujourd’hui être réformé. Car la gouvernance mondiale doit à la fois être plus représentative et collectivement plus efficace. Chacun doit y contribuer, chacun doit y prendre ses responsabilités.

Je remercie le Secrétaire général de nous permettre de progresser sur ce chantier essentiel pour les générations futures, que la France soutient avec force et conviction.

Ce Sommet de l’avenir, Monsieur le Secrétaire général, doit permettre la réalisation de l’Agenda 2030 et l’atteinte des Objectifs de développement durable dans le temps imparti. Nous devons accélérer nos efforts pour répondre aux enjeux climatiques.

Fidèle à son engagement historique au sein des Nations unies, la France a œuvré pour que le Pacte de l’Avenir soit à la hauteur des attentes des Etats membres sur la réforme du Conseil de sécurité. Nous défendons un élargissement dans les deux catégories de membres et une présence renforcée de l’Afrique, y compris parmi les permanents. Dans ce même esprit, nous portons une initiative conjointe avec le Mexique d’encadrement du veto en cas d’atrocités de masse, déjà soutenue par 106 Etats de toutes les régions du monde.

Innovante, la France l’a aussi été dans ses propositions de réforme de l’architecture financière internationale, dans l’esprit du « Pacte de Paris pour les peuples et la planète », lancé par le Président de la République au sommet de Paris de juin 2023.

Le « Nouvel agenda pour la paix » doit permettre de moderniser les outils des Nations Unies pour la paix et la sécurité internationales. Nous devons nous assurer que les opérations de paix, qui ont beaucoup évolué, permettent de répondre aux nouveaux défis. A cet instant, je salue le travail des casques bleus qui chaque jour œuvrent pour la paix et la sécurité dans le monde. Je pense aux femmes et aux hommes de la FINUL au Liban et à son contingent français. A cet instant, je pense au peuple libanais : alors que des frappes israéliennes viennent de faire des centaines de victimes civiles, parmi lesquelles des dizaines d’enfants. Ces frappes menées de part et d’autres de la ligne bleue et plus largement dans la région, doivent cesser immédiatement. La France appelle une nouvelle fois les parties et ceux qui les soutiennent à la désescalade et à éviter un embrasement régional qui serait dévastateur pour tous, à commencer par les populations civiles. C’est pourquoi j’ai demandé que se tienne une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Liban cette semaine.

Au Liban comme ailleurs, la France restera pleinement mobilisée pour résoudre les crises majeures qui fracturent l’ordre international. Elle prendra des initiatives. Elle continuera de condamner sans détour la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, d’exiger la paix dans le respect du droit. Elle continuera de demander la libération de tous les otages, le respect du droit international humanitaire et un cessez-le-feu à Gaza. La France considère toutes les vies humaines égales en dignité. La France ne détourne son regard d’aucun conflit armé. Elle poursuivra donc ses initiatives en soutien au Soudan avec ses partenaires.

Monsieur le Secrétaire général adjoint, vous souhaitez que nous regardions ensemble vers l’avenir. Cet avenir sera marqué par les grandes avancées du numérique, en premier lieu l’intelligence artificielle. Le Pacte numérique mondial acte l’engagement de l’ensemble de la communauté internationale à se coordonner sur ces nouveaux défis. La révolution numérique ne doit pas creuser davantage la fracture numérique et doit servir les Objectifs de développement durable. Cette priorité sera au cœur du Sommet sur l’action de l’intelligence artificielle, qui se déroulera en France les 10 et 11 février prochain.

La lutte contre le changement climatique et pour la protection de l’environnement n’est pas un sujet d’avenir mais un défi du présent. La menace climatique fait des ravages. L’inaction, le manque d’ambition, sont coupables. Nous devons à nos populations une action résolue, concrète, immédiate et efficace. C’est dans cet esprit que les Présidents de la République française, du Kazakhstan et le Président de la Banque mondiale co-organiseront cette année le One Water Summit.

Je vous remercie.

Dernière modification : 01/10/2024

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