Visite en Egypte de M. Jean-Yves Le Drian (7-8 novembre 20) [ar]

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, s’est rendu en Egypte les 7 et 8 novembre.

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Il a été reçu par le président Abdel Fattah al-Sissi et s’est entretenu notamment avec son homologue, M. Sameh Choukry.

M. Jean-Yves Le Drian a évoqué avec ses interlocuteurs l’ensemble des questions régionales, sur lesquelles nos pays entretiennent un dialogue étroit, en particulier la Libye, le processus de paix au Proche-Orient et la Méditerranée orientale.

Le ministre a travaillé avec ses interlocuteurs au renforcement du partenariat stratégique bilatéral qui nous lie à l’Egypte, dans tous les domaines. Il a également poursuivi le travail d’explication et d’apaisement engagé par le président de la République en rencontrant le grand imam d’Al Azhar. Ci-dessous la transcription de la conférence de presse donnée à Al Azhar :

Mesdames, messieurs, je viens d’avoir un long échange avec le grand imam d’Al Azhar, échange marqué par une grande franchise, une volonté de comprendre et d’œuvrer ensemble à la tolérance, à l’apaisement, au respect de la liberté des cultes et des consciences.

Je le remercie pour le temps qu’il m’a consacré, je l’avais déjà rencontré ici à 4 reprises, je l’avais aussi rencontré à Paris à deux reprises, nous sommes toujours motivés par l’importance de poursuivre notre dialogue confiant et respectueux. Le grand imam connait bien la France, il y a étudié, il connait donc bien notre pays. J’ai rappelé ce que le président de la république a eu l’occasion d’exprimer avec force ces derniers jours, d’abord le profond respect que la France a pour l’Islam ; j’ai souligné combien, notre culture, notre histoire, notre science, notre savoir sont marqués par ces échanges avec le monde islamique ; dont Al Azhar est une institution éminente et reconnue internationalement.

J’ai aussi rappelé que les musulmans font pleinement partis de la société française et de l’histoire de la république. Ils y bénéficient d’un cadre protecteur auquel ils sont profondément attachés comme l’ont rappelé récemment de nombreuses voix d’intellectuels et de responsables de culte musulman en France. J’ai souligné que le combat, le seul combat, que nous menons avec de nombreux pays amis comme l’Egypte, vise le terrorisme et l’extrémisme. Il y a l’Islam d’un côté et l’extrémisme de l’autre. Et j’ai rappelé combien les musulmans sont eux-mêmes victimes de ce terrorisme et de cet extrémisme ici en Egypte, mais aussi en Europe.

J’ai souligné enfin qu’au-delà des moyens que nous déployons pour combattre ce fanatisme, il y a un combat tout aussi important à mener sur le terrain des idées, que l’institution d’Al Azhar, par son autorité religieuse et morale, y avait tout son rôle. J’ai constaté de nombreux points de divergence dans nos analyses, j’ai dit au grand imam combien nous avons besoin de voix porteuses d’équilibre, de tolérance et de modération. Le grand imam a proposé que nous travaillons ensemble pour approfondir cette convergence commune, et bien évidemment nous avons accepté. Car c’est ensemble que nous devons lutter contre les mensonges et les appels à la haine, c’est ensemble que nous devons combattre le terrorisme, le fanatisme et l’extrémisme et leur détournement à des fins politiques. Je vous remercie.

Dernière modification : 16/12/2020

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